Francis Cabrel – C’était l’hiver – Analyse des paroles

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Analyses des paroles de 48 chansons françaises
PDF, 176 pages

 

 

La chanson de Francis Cabrel C’était l’hiver a le plus triste des sujets : le portrait d’une jeune femme qui s’est suicidée à 20 ans.

Dans cette analyse nous mettons en œuvre les concepts expliqués à travers nos cours de scénario.

Vidéo

Paroles C'était l'hiver Francis Cabrel

Paroles

1

Elle disait : « J’ai déjà trop marché
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets
Trop lourd de peines »
Elle disait : « Je ne continue plus
Ce qui m’attend, je l’ai déjà vécu
C’est plus la peine »

2

Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni au silence des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C’était l’hiver dans le fond de son cœur

3

Le vent n’a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là
Le soir de ses vingt ans
Le soir où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc

4

Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C’est qu’il fait froid dans le fond de mon cœur

Analyse

Voilà une chanson exceptionnelle :

Exceptionnellement émouvante par son thème : le suicide d’une jeune femme, raconté des années plus tard par son amant.

Et exceptionnellement brève : elle tient en 22 vers seulement (6+5+6+5) et 137 mots. Sur ce format très minimal, l’auteur met à beaucoup d’auditeurs les larmes aux yeux.

Voyons comment l’auteur s’y est pris pour obtenir cet impact très fort, étudions ce peu de paroles de plus près.

1

Elle disait : « J’ai déjà trop marché
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets
Trop lourd de peines »
Elle disait : « Je ne continue plus
Ce qui m’attend, je l’ai déjà vécu
C’est plus la peine »

Le texte commence par Elle disait, puis une citation. On ouvre donc en fait sur lui, qui nous raconte ce qu’elle disait : un double personnage en superposition sur deux moments d’une chronologie : elle autrefois vue par lui maintenant.

Ensuite, c’est elle qui, via lui, exprime son désespoir. En tant que tel, c’est déjà très triste à entendre. Mais de plus, c’est coloré par le temps passé employé, elle disait… on conclut donc qu’elle ne le dit plus ? Et on commence à se demander pourquoi, ce début instille un doute – notre intuition ressent la présence de la mort qui rôde – qui va s’affirmer ensuite.

La reprise de Elle disait insiste sur l’humilité du témoin qui nous rapporte avec une humble neutralité ces propos dépressifs.

Vous avez apprécié cet extrait ?

Apprenez à écrire des paroles de chanson en analysant les plus belles œuvres de la chanson française, dont Les murs de poussière de Francis Cabrel.

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