Pourquoi apprendre l'art narratif ?

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La narration est partout, et pourtant l’art narratif ne s’apprend (quasiment) nulle part.

On  est chaque jour acteur et spectateur d’une multitude d’histoires.

Cinéma, télévision, romans, articles de presse, publicités, spectacles, nous proposent des intrigues, des personnages, des situations. Et chaque jour nous racontons notre vie, à nos amis, nos familles, nos collègues, nos partenaires amoureux.

Pourtant, on n’apprend l’art narratif (ou le scénario, la dramaturgie, l’art du récit, la narratologie, le storytelling…) ni à l’école (même si on nous fait étudier des récits et apprendre du jargon et des figures de style ou de discours, comme l’ironie, l’allégorie, la métaphore, l’allitération…) ni à l’université (où les ateliers d’écriture créative restent rares, et où les études – en cinéma, en littérature, en musique… – consistent souvent à étudier tout (le montage et la réalisation, l’histoire littéraire et l’esthétique, la musicologie et le solfège…), tout sauf l’art de composer les histoires et de construire les personnages).

Il n’y a que dans quelques écoles souvent chères ou difficiles d’accès, et dans des livres souvent mal conçus et peu pédagogiques, trop théoriques (narratologie universitaire) ou trop spécialisés (c’est le cas du célèbre « Story » de Robert McKee, qui ne prend ses exemples que dans d’infâmes blockbusters américains, et ignore superbement tous les autres arts), qu’on peut grappiller quelques connaissances utiles à la construction de meilleurs récits.

Pourtant la narration est d’une importance cruciale, pour chacun et chacune comme pour la société, car elle est un outil :

  • d’expression de soi, de thérapie psychologique (raconter fait du bien !)
  • d’affirmation éthique (toute histoire charrie des valeurs et favorise le débat moral)
  • de partage social (dire ce qu’on vit, informer autrui, émouvoir…)
  • de revendication politique (les femmes, les gays, les enfants et les adolescents, les minorités, les cultures dominées, et bien d’autres populations, ont tout intérêt à raconter le monde de leur point de vue, et non pas du point de vue des dominants)

L’humanité a mille excellentes raisons de faire autant d’histoires

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