PDF, 176 pages
|
Story&Drama analyse les paroles de la chanson Le paradis blanc, ballade mélancolique où l’auteur imagine la mort comme un retour possible à l’enfance.
Clip
Paroles – Le paradis blanc
1
Il y a tant de vagues et de fumée
Qu’on n’arrive plus à distinguer
Le blanc du noir
Et l’énergie du désespoirLe téléphone pourra sonner
Il n’y aura plus d’abonné
Et plus d’idée
Que le silence pour respirerPont
Recommencer
Là où le monde a commencéRefrain
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps
Tout seul avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfantJe m’en irai courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine et des combats de sang
Retrouver les baleines
Parler aux poissons d’argent
Comme, comme, comme avant2
Y a tant de vagues, et tant d’idées
Qu’on n’arrive plus à décider
Le faux du vrai
Et qui aimer ou condamnerLe jour où j’aurai tout donné
Que mes claviers seront usés
D’avoir osé
Toujours vouloir tout essayerPont
Et recommencer
Là où le monde a commencéRefrain 2
Je m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où les manchots s’amusent dès le soleil levant
Et jouent en nous montrant
Ce que c’est d’être vivantJe m’en irai dormir dans le paradis blanc
Où l’air reste si pur qu’on se baigne dedans
A jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfantComme, comme, comme avant
Parler aux poissons
Et jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d’enfant
Comme avant
Analyse
La chanson présente une structure régulière, 2 mouvements crescendo vers / pont / refrain.
1
Il y a tant de vagues et de fumée
Il y a : voici donc un monde.
Tant de vagues et de fumée : ce monde est aussitôt décrit comme confus, difficile à imaginer.
Qu’on n’arrive plus à distinguer
On est donc le sujet de la phrase. Ce personnage d’observateur sonne tout aussi flou et vague que son monde.
Le blanc du noir
On n’arrive plus à distinguer le blanc du noir, donc tout est gris, donc rien ne se détache : cette atmosphère a l’air très proche de la manière dont on voit le monde quand on se sent très déprimé.
Et l’énergie du désespoir
Sur le rythme lent de la chanson, ce vers prend deux sens. Isolée, il y a l’énergie du désespoir. Mais ce groupe nominal est déterminé par on n’arrive plus à distinguer, deux vers plus tôt, donc on n’arrive plus à distinguer l’énergie et le désespoir, qui se confondent. Discrètement, en peu de mots et par des moyens purement stylistiques, cette formulation ambiguë renforce l’ambiance en décrivant précisément une sorte de chaos mental.
Le téléphone pourra sonner
Donc, par déduction : quelqu’un appellera quelqu’un d’autre, dans le futur. C’est une situation très concrète cette fois. Un début d’intrigue ?
Il n’y aura plus d’abonné
Fausse piste ! On déchante aussitôt : pas d’abonné, pas de personnages, pas d’intrigue.
Et plus d’idée
On croyait avoir touché le fond avec le coup de fil dans le vide, mais il y a pire, même l’idée disparaît. A nouveau c’est une surprise comme la fausse piste : le Paradis blanc devient de plus en plus noir… mais c’est pareil…
Que le silence pour respirer
Donc, il ne restera que le silence pour respirer. Sachant l’auteur très musicien dans l’âme et sachant que l’oxygène et non pas le silence est nécessaire à la respiration, cette phrase sonne très angoissante même si elle prétend assurer la satisfaction d’un besoin de base. On n’est pas loin de comprendre : on étouffera en silence.
Pont
Recommencer
Là où le monde a commencé
On vient de mourir symboliquement. Ce pont contribue donc à nous rendre l’espoir… Et à renverser le pronostic.
…
Vous avez apprécié cet extrait ?
Apprenez à écrire des paroles de chanson en analysant les plus belles œuvres de la chanson française.
Gostei muito da análise. É a música que deveria representar a reconstrução da vida e uma homenagem aos que partem devido à pandemia. É como um sonho premonitório a sensibilidade de Michel Berger.
Le paradis blanc où les jours sont si longs, là où tout a commencé, c’est le pôle Nord, 111.