PDF, 176 pages
|
Story&Drama analyse les paroles de la chanson Le vent nous portera de Noir Désir, balade poétique, politique et amoureuse. Saurez-vous faire de même ?
Dans cette analyse nous utilisons les concepts de nos cours de scénario.
Clip de Noir Désir Le vent nous portera
Paroles de Noir Désir Le vent nous portera
1
Je n’ai pas peur de la route
Faudrait voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien là
Le vent nous portera2
Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s’il ne sert à rien va
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera3
La caresse et la mitraille
Et cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
Le vent les portera4
Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera5
Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins, on en pose un
Et qu’est-ce qu’on en retient?
Le vent l’emportera6
Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera
Analyse de Le vent nous portera
Le vent nous portera se présente comme une chanson fortement structurée. 6 groupes de 4 vers. 3 groupes finissent par l’amorce du refrain, le vers Le vent l’emportera, et 3 autres groupes finissent par le refrain entier. La chanson est donc très régulière, très carrée.
Elle chante une certaine liberté, et musicalement elle sonne indolente, comme un air de guitare joué sur la route en marchant, mais cela cache une grande maîtrise, une grande rigueur.
Chanson narrative, pas narrative ? Oui, on peut dire qu’il s’agit d’une chanson narrative, d’une manière assez originale.
- Je n’ai pas peur de la route : c’est donc qu’il est au début de la route ou en cours de route. D’office, on part donc en voyage.
- La Grande Ourse, évocatrice de la voie lactée et repère pour les marins et les voyageurs.
- La trajectoire de la course, montre bien qu’on est en voyage.
- Caresse, mitraille, plaie, tiraille : on traverse un pays en guerre ?
- Génétique, chromosomes : allusion à la lutte anti-OGM ? En bandoulière : comme la musette du promeneur ?
- Taxis pour les galaxies : allusion à la recherche spatiale ? En tout cas, encore un objet lié au déplacement.
- Ce parfum de nos années mortes – donc, le passé ? -, ce qui peut frapper à ta porte – donc, la mort ? – et ce qu’on retient d’une vie – ce qui suppose qu’elle soit finie ? – tout cela évoque la fin de la vie, donc du voyage existentiel.
- Un dernier couplet conclut : pendant que tout continue, j’emmène au creux de mon ombre – donc, dans la mort ? – des poussières de toi – donc, tu es mort(e) ?
On a effectivement un mouvement narratif d’ensemble, qui n’a pas lieu par une série d’actions dramatiques (comme chez Polti), mais par une série de thèmes enchaînés et fondus les uns dans les autres.
Une autre chanson de Noir Désir, Joey, utilise la même technique d’écriture plus poétique que narrative, procédant par suggestion, jeux de mots, réseaux de thèmes liés par l’imaginaire.
…
Vous avez apprécié cet extrait ?
Apprenez à écrire des paroles de chanson en analysant les plus belles œuvres de la chanson française.
Comme quoi on peut être talentueux , intelligent, cultivé, mais aussi violent ,agressif , meurtrier .
Tout cet ensemble est la nature de la vie, fait partie des lois de la nature.
Tous les humains peuvent être doux et parfois violents, lorsque toutes les conditions, tous les ingrédients sont réunis pour cela, qui en sont la cause et qui sont mis en cause, et l’être humain réagit parfois à ces causes, ces circonstances qui sont involontaires de sa part, en étant à la fois victime et en devenant coupable, violent.
Quand on joue au théâtre ou qu’on chante, on est beaucoup plus vulnérable que les autres personnes, car souvent on sort ses tripes du plus profond de soi-même, et même sans le vouloir cela devient une habitude inconsciente en sortant ses tripes en dehors de la scène où on ne quitte pas le personnage que l’on joue au théâtre ou en sortant, on reste dans sa peau sans s’en rendre compte, cela pose un problème d’identité où on devient le personnage qu’on joue sur scène, mais cela les juges l’ignorent, il faut le vivre pour le comprendre.
Bonjour,
Quel don d’écriture…. un témoignage…. cette chanson…
Mais ce n’est pas l’analyse que je connais de cette chanson:
– « La caresse » (l’abus sur une personne) et « la Mitraille » (l’argent)
– » Cette plaie qui nous tiraille » (qui reviens sans cesse au souvenir, sans image, et don on a tous les symptômes, cette plaie qui suinte, qui ne se referme pas, voir qui s’infecte )et se répète, malgré le temps, de générations…. et se reproduit dans les comportements l’inconscient collectif familial…
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera